VOS Créations...

pour parler et présenter ici votre travail de création musicale, en tant qu'amateur ou professionnel, débutant ou confirmé...échanger remarques, critiques, conseils techniques et recettes de "cuisine"

Vous pouvez aller écouter une partie de ce que j'ai écrit en cliquant ICI. Merci de me donner vos impressions et commentaires.

Bravo à toi Olivier et merci de nous rejoindre sur ce forum où nous essaierons tous de faire preuve d'ouverture d'esprit mais aussi de bon goût...


J'encourage tout le monde à aller très vite écouter tes créations sur ton site qui est exemplaire et parfaitement documenté!!!! (manque quelques extraits de manuscrit quand même)


pour ma part, et en toute franchise, j'aime beaucoup les passages "Ostinato", rythmiques voire parfois "répétitifs" de ta musique (en particulier le trio sarcastique que j'aime beaucoup).

Ton écriture vocale sonne me semble-t'il encore un peu trop convenue et manque peut-être d'envolées...on te sent encore très prosodiquement contraint...(SI
, les Robaiyats)

Harmoniquement, la science de l'orgue te donne évidemment la facilité de construire un bon discours harmonique, construit et cohérent, certes,mais...mais tout celà sonne encore un peu "années 20",non?...(j'ai détesté ton Notre-Père, bien moins audacieux harmoniquement que les pièces chorales de Lili Boulanger, Duruflé ou Poulenc et qui sonne terriblement niais...)

voilà je suis franc avec toi, je trouve ton travail ultra intéressant et tu es évidemment très talentueux et prometteur...mais tout ceci s'enracine à mon goût encore dans le terreau bien rebattu d'une certaine "tradition fraçaise" qu'il conviendrait peut-être à l'orée du 21è siècle de renouveler voire de réinventer....nous sommes, compositeurs et auditeurs, responsables de l'avenir de notre Art...et un Art qui n'invente plus devient caduque...reflet d'une societé qui s'enlise...

aussi tous mes voeux de succès t'accompagnent mais tu sais, ce qui fait le succès incontestable, le génie indiscutable de Messiaen et d'Escaich (que tu dois évidemment apprécier!et à juste titre!!!...), c'est la substance de leur oeuvre, leur profondeur, la largeur de vue, l'embrasement des sens qu'elles imposent aux auditeurs, le discours haletant, mystique et extatique qui les sous-tend...

Courage, ami, et excuse ma franchise, mais surement dois-tu encore apprendre à t'éloigner de tes modèles que tu n'as pas encore tués...pour devenir tout à fait toi même.

Merci en tout cas à toi d'être le premier à nous faire partager ton talent.

Merci pour vos (tes) commentaires.

Alors, à propos du Notre-Père, c'est un "exercice de style", destiné à la liturgie. Je reconnais que ce n'est pas une pièce originale, mais c'est toujours mieux que la sous-variété qu'on nous sert à longueur de dimanches. C'est une pièce "abordable" pour des petits choeur à faibles moyens vocaux et solfégiques.

Quant au style et aux modèles, je dois l'avouer, je suis très (trop?) "tradition française" (Duruflé, Jehan Alain, Dutilleux, Messiaen) et pour les compositeurs plus récents Florentz, Dusapin et Escaich. Je suis attaché à la modalité (dans son sens TRES large), issue des accords de 5 sons et des combinaisons avec leur "complément chromatique". Cela permet de donner une "couleur" (comme une sorte de tonalité, mais pas aussi étriquée que le "tyran Ut") d'où la possibilité de "modulations".

Cela dit, je fais des incursions vers le dernier Schoenberg, Ligeti... Je suis ouvert à plein d'esthétiques. A la rigueur, la question du côté inouï m'intéresse assez peu : j'écris la musique que j'entends et l'oreille contrôle toujours.

Pour ce qui est de la prosodie, effectivement, je reconnais avoir tendance à vouloir mettre le texte en avant (le poème des Robaiyats est magnifique et sert de base formelle au cycle, celui de Si... je m'abstiendrai de commentaires (texte imposé pour les rencontres de musique contemporaine de Cergy-Pontoise, avec le poète dans le jury)). L'écriture pour choeur (dans la Messe) est aussi quelquechose de problématique, car il faut savoir créer des couleurs qui sonnent et qui soient chantables.

Dès que j'aurai des enregistrements de mes Etudes pour orgue, je les mettrai en ligne. C'est pièces sont dans la lignée des Etudes pour piano de Ligeti, avec un grain de folie hystérique (les fans d'ostinati seront comblés, tout comme ceux des progressions harmoniques tendues). L'année prochaine sera aussi enregistré un motet pour orgue et choeur (complètement déjanté).

Disons que j'essaie de trouver une voie personnelle entre harmonie "euphonique" et contrepoint (mélodique, pas formel) par le biais de techniques sérielles (si, si!) : multiplications d'accords, d'intervalles mélodiques, rythmes en "fractales", échelles non octaviantes, décalages rythmiques dans des figures répétitives, etc.

Mes manuscrits sont écrits sur des papiers 28 portées, pas facile à scanner, et comme je suis édité, je n'ai pas le droit de mettre des partitions (même des fragments) en ligne...

J'arrête là mon laïus.

cher olivier,

bien entendu, je n'ai jamais douté de tes possibilités techniques ni même remis en cause ta technique de composition qui est aussi celle d'immenses compositeurs d'aujourd'hui (les pentaphones et leurs compléments chromatiques de Florentz...) .
Je t'incitai simplement à te questionner sur la profondeur des oeuvres que tu présentes sur ton site (je ne connais pas les autres, ni ce qui bouillonne dans ta marmite actuellement! ); ainsi que sur le rôle du chant en musique (pourquoi chanter, si c'est pour simplement "réciter" un texte; est-ce que la parole seule,alors ,n'est pas plus expressive...Cf Pierrot Lunaire...)...sur le plan harmonique, malgré tout ce que tu envisages comme processus de composition, force est de constater que la couleur est encore un peu familière et que Florentz lui même a toujours integré des éléments inouï dans son langage. (surtout pour les pièces instrumentales).

Boulez dit très justement qu'il faut "déduire" de ses modèles et non imiter...

Ne t'en fais pas, nous avons les mêmes références musicales (Messiaen, Dutilleux, Florentz, Dusapin, Ligeti...moi j'ajoute Boulez et Murail....)et je suis parfaitement de ton avis sur le rôle essentiel de l'audition intérieure maîtresse de la composition...

tiens nous au courant de ton actualité musicale!

au fait, tout le monde se tutoie sur ce forum, c'est le charme des rencontres électroniques...

Je vous signale la parution de mon motet Lacrymosa, Lux aeterna pour orgue et choeur mixte, dédié à la mémoire de Carlo Hommel (organiste de la cathédrale de Luxembourg-Ville) chez Delatour (réf. DLT 1345). La partition fait environ 8'.